Risques climatiques : Les banques sont-elles assez préparées ?

Risques climatiques : Les banques sont-elles assez préparées ?
20 Juill. 2022

La Banque centrale européenne a incité les banques à mieux gérer les risques climatiques.

 

Les résultats du premier test de résistance de la BCE ont montré que "les deux tiers des revenus" des banques de la zone euro étaient liés à des activités liées à la pollution.

"Les banques de la zone euro doivent de toute urgence intensifier leurs efforts pour mesurer et gérer les risques climatiques", a annoncé Andrea Enria vendredi, chef du conseil de surveillance de la BCE, dans une annonce.

En janvier, la BCE s'est jointe aux grandes banques de la zone euro pour lancer un test massif de résilience aux chocs climatiques, sans précédent pour l'institution. Il vise à mesurer la capacité des banques à absorber l'impact de certains risques liés au réchauffement climatique, qu'ils soient physiques (inondations, sécheresses) ou financiers (transitions écologiques, hausse du prix du carbone).

Selon la BCE, l'exercice impliquant 104 banques de la zone euro a montré que "60% des banques ne disposent pas de systèmes adéquats pour gérer les risques liés au climat".

 

 

Un montant de 70 milliards d'euros

 

La banque a ajouté que seulement 20% des institutions "considèrent le climat comme une variable lors de l'octroi de prêts". Cependant, "presque des deux tiers des revenus bancaires des entreprises non financières viennent d'industries à forte émission de gaz à effet de serre", indique le rapport. Dans le scénario à court terme, combiné à un risque accru de sécheresse et d'inondations et à une hausse des prix du carbone, les 41 banques évaluées pourraient perdre un total de "70 milliards d'euros" 

"Il est vital que les banques améliorent davantage leurs systèmes de gestion des risques en rapport avec le climat", a admis le vice-président du conseil de surveillance de la BCE, Frank Elderson, durant une conférence de presse. La BCE a averti que ces résultats n'entraînent pas directement des exigences de fonds propres supplémentaires. Mais ils offriront ce qu'ils appellent un "processus d'examen et d'évaluation prudentiel" (SREP) à un niveau "qualitatif", qui mesure les risques auxquels chaque banque est confrontée.
 
La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, pense que le changement climatique est l'un des principaux risques pour l'économie et le secteur bancaire dans les années à venir.